Ivry / sols

“C’est comme si ce qui était photographié de près était photographié de très loin, dans un rapport aux choses qui respecte leur éloignement et leur retrait, leur solitude.”

“Une éclosion continue – Temps et photographie” Jean-Christophe Bailly éditions du Seuil 2022

Voilà un travail qui cherche à s’interroger sur les rapports entre humains et “environnement”, à tenter de dépasser ce concept binaire, un tentative de regard poétique sur le sol.

Ce travail s’intéresse au sol en tant que matière et symbole. Comme matière vivante, avec ou sans intervention humaine. En tous cas, on va tenter de donner un aspect vivant à quelque chose que nous voyons plutôt inerte. Nous nous pencherons sur les textures. Implicitement, le caractère organique du sol et de la photographie se retrouvent. La photographie argentique est constituée de lumière, de chimie, de matière. Elle est vivante, comme le sol, comme nous. Comme symbole, le sol et la peau, le sol est la peau, comporte des signes, lecture. L’intention est de s’interroger sur nos rapports entre nature et culture, peut-être revoir notre position.

Paysage sans ciel. Nous n’avons pas voulu de respiration, d’échappatoire, mais une quasi confrontation aux surfaces, souvent frontales, afin de pousser vers l’inquiétante étrangeté.

Ravaudage: les images sont réalisées dans des endroits où l’influence humaine sur le milieu est ancienne, visible. Parfois, les paysages donnent une impression de chaos, ne sont pas compréhensibles, lisibles. Sans chercher à donner des clés de lecture de la surface et de ce qui est juste en dessous, ce qui est un propos scientifique, nous nous contenterons d’évoquer. La notion de ravaudage et présente, explication, on chercherait un regard dénué de hiérarchie esthétique, à rassembler ce qui est disparate.

La majorité des images ont été réalisées sur un ancien chantier de fouilles archéologiques.